RECYCLAGE : ENQUÊTE ADEME SUR LA VALORISATION DES EMBALLAGES : LE PAPIER-CARTON PREND DE L’AVANCE
Conformément à la directive Emballages, les données collectées par l’ADEME pour la France servent au suivi officiel des objectifs de gestion et de valorisation des déchets d’emballages, particulièrement de leur recyclage, au sein de l’Union Européenne.
Les gisements et leur évolution
Pour 2022 l’ADEME a chiffré à 13 492 KT le gisement total d’emballages, aussi bien ménagers qu’industriels et commerciaux. Un chiffre en recul de 5,75% par rapport à 2021 et qui peut s’expliquer par le ralentissement de l’activité économique en raison de l’inflation et de la crise énergétique qui a sévi à partir du second trimestre 2022.
Tous les matériaux d’emballages ont accusé une baisse ou une stagnation de leur gisement à l’exception du papier-carton en légère hausse de 1,98% par rapport à 2021. Malgré un contexte économique général assez morose, la forte croissance de la vente en ligne liée au Covid et dans une moindre mesure la substitution au plastique, sont à mettre au compte de cette augmentation pour le papier-carton.
Les taux de recyclage
Le taux de recyclage global, tous matériaux confondus, s’est établi pour 2022 à 67,2%. Un chiffre supérieur de 2,2 points par rapport à l’objectif européen de 65 % fixé pour 2025.
Un résultat en ligne mais qui n’empêche pas de fortes disparités entre matériaux au regard de leurs objectifs de recyclage spécifiques. Deux matériaux d’emballage se distinguent pour la faiblesse de leurs résultats : l’aluminium, en retard de presque 10% sur l’objectif mais dans le cadre d’un faible gisement ; plus conséquent au regard de l’importance de son gisement, le plastique dont le recyclage continue de marquer le pas avec un taux de 25,2% seulement, soit la moitié de l’objectif de 50% imposé.
Du côté des bons élèves, le verre qui avec les emballages de vins et spiritueux affiche un taux de recyclage de 81,2% mais surtout le matériau papier-carton, dont le taux de recyclage frise les 90%. Un résultat d’ores et déjà supérieur de 15 points à l’objectif de 75% fixé pour 2025, et même de 5 points par rapport à l’objectif de 85% établi pour 2030 et qui traduit la circularité exceptionnelle de la boucle des emballages papier-carton.
Ce résultat est à nuancer lorsque l’on distingue les emballages ménagers ou non ménagers. Ces derniers correspondent à 80% des tonnages du secteur environ (caisses de transports, sacs industriels…) et bénéficient d’une collecte très performante, exemple d’économie circulaire où la valeur de la matière permet de justifier sa récupération. Pour ce qui est des emballages ménagers, le résultat est plus nuancé, en partie du fait de l’évolution des modes de consommations et du développement du e-commerce. Cela constitue un enjeu important pour la filière REP des emballages ménagers : après avoir investi significativement pour l’extension des consignes de tri, il importe aujourd’hui de trouver les bons leviers pour développer la collecte des emballages ménagers en papier-carton.