ÉTUDE CLCV SUR LES EMBALLAGES ALIMENTAIRES : DES RACCOURCIS AU SERVICE D’IDÉES REÇUES.
Abondamment reprise dans les médias, la dernière enquête de la CLCV (Consommation Logement, Cadre de Vie défense) portant sur les emballages alimentaires à base de fibres végétales jette le trouble avec un intitulé choc et inquiétant : « Papier, kraft, bagasse… Des emballages alimentaires pas si sûrs et pas si verts »
S’il est tout à fait légitime pour une association nationale de défense de consommateurs de se pencher sur la question des emballages alimentaires, de leur composition, de leur recyclage, il est toutefois regrettable qu’une étude se basant sur l’examen de 5 emballages seulement - parmi les milliers de solutions existantes sur le marché - serve à une généralisation abusive, pour ne pas dire une « allégation » infondée, du type de celles qu’elle prétend dénoncer dans son enquête.
Dans un communiqué de presse* COFEPAC, le Comité Français des Emballages Papier-Carton a rapidement répondu point par point aux éléments mis en avant dans l’étude de la CLCV, qu’il s’agisse des erreurs factuelles, de tests non concluants et peu représentatifs ou d’une mise en cause infondée du recyclage. Le comité a également rappelé que la réglementation actuelle, européenne aussi bien que nationale, concernant l’aptitude des emballages au contact alimentaire est certes perfectible, comme toute réglementation, mais qu’elle est loin d’être laxiste et non contrôlée. Elle s’impose aux fabricants d’emballages qui s’exposent à des sanctions conséquentes s’ils ne la respectent pas.
Quant à la présence d’allégations environnementales abusives mise en avant par la CLCV, aucune n’est réellement fondée concernant la recyclabilité des emballages ménagers en papier carton : les points faisant l’objet d’une discussion par l’association montrent au contraire la conformité des emballages testés. D’autres sont à portée plus générale – qu’il s’agisse de la compostabilité ou d’allégations globalisantes interdites par la loi AGEC. COFEPAC et REVIPAC regrettent ici le manque de pédagogie des pouvoirs publics sur ces sujets depuis l’adoption de la loi, qui ne sont en rien spécifiques à la filière des emballages ménagers.
Notre filière ne se mobilise pas pour la première fois, pour faire face à des approximations, des généralisations, des faits erronés. Le dernier exemple en date concernait un numéro du magazine « Sur le front » diffusé sur France 5, consacré aux emballages papier-carton et leur recyclage et marqué par un discours partisan et des arguments tronqués **.
De plus en plus, les raccourcis, les idées reçues, voire le sensationnel ont tendance à l’emporter sur la réalité et la véracité, l’emballement médiatique et les réseaux sociaux faisant le reste. Un discours de dénigrement systématique de l’emballage à usage unique en général, et du papier carton en particulier, est repris de média en média, sans s’assurer au préalable de la réalité de la performance environnementale du recyclage.
Cette approche ne permet pas au citoyen de disposer d’une information fiable, qui l’aiderait à comprendre ce qui existe, ce qui peut être amélioré, et à faire le bon choix. Bien au contraire, les réactions sur les réseaux sociaux montrent que ces émissions, marquées par la critique systématique du recyclage et la proposition d’alternatives immatures ou écologiquement moins-disantes, créent de la confusion, et génèrent du découragement chez nos concitoyens. Elles l’incitent finalement à moins trier, ce qui dégrade la performance du recyclage, qui a mis 30 ans à s’installer dans notre quotidien et a démontré qu’il était, à date, le seul moyen de répondre massivement au besoin quotidien de l’ensemble de la population… qu’a-t-on à y gagner ?
On ne peut donc que regretter ce « bashing » des emballages et plus particulièrement des emballages papier-carton. Nous sommes tous, les professionnels en tête, concernés par la thématique des emballages : leur production, leur utilisation leur fin de vie. Jeter l’anathème ou introduire la suspicion n’aide en rien à l’amélioration de leur gestion responsable. Surtout, il ne respecte pas le travail colossal fait au quotidien par les industriels, les citoyens, et les collectivités locales en faveur de l’économie circulaire.
* https://cofepac.org/wp-content/uploads/2025/01/2025-01-09-Communique-COFEPAC-CLCV-1.pdf
** https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7241719882701049856